(...) Nous ne parlons plus de péché, nous avons des corps sauvés, des corps de santé, de sport de plaisir. Mais qui ne voit que le désastre s'en aggrave: le corps est toujours plus tombé, plus bas, puisque sa chute est toujours plus imminente, plus angoissante. "Le corps" est notre angoisse mise à nu. (...)
Nous n'avons pas mis le corps à nu : nous l'avons inventé, et il est la nudité, et il n'y en a pas d'autre, et ce qu'elle est, c'est d'être plus étrangère que tous les étranges corps étrangers.
(...) Ecrire : toucher à l'extrémité. Comment donc toucher au corps, au lieu de le signifier ou de le faire signifier ?
Jean-Luc Nancy "Corpus" (éd Métaillé)